ATELIER LECTURE N° 168
Lundi 17 juin 2024
GABRIEL GARCIA MARQUES
Ce lundi 17 juin 2024, nous étions 10 puis 12 pour échanger autour du roman posthume de
Gabriel Garcia Marques : «nous verrons en Aout».
NOUS NOUS VERRONS EN AOÛT
«nous verrons en Août», roman posthume de Gabriel Garcia Marquez est publié par ses enfants.
Une femme, un peu avant la cinquantaine, s’absente en août pour porter des fleurs sur la tombe
de sa mère, dans une île lointaine. Elle en profite pour se trouver un amant d’une nuit. Quelques
années plus tard, elle veut rompre avec cette habitude, et revient chez elle avec les ossements de
sa mère.
On s’interroge sur ce que voulait dire Garcia Marquez. Est-ce un éloge de la libération de la
femme ? Mais il semble que non, il ne semble pas avoir été un grand féministe.
Pour Françoise.M. son intention était d’écrire 4 histoires sur cette femme : Anna Magdalena :
famille bourgeoise, intello, des parents et des enfants tous très brillants, une vie mondaine : des
amies qui ont toutes des amants. Mais pour elle, le qu’en dira-t-on, l’empêche de franchir le pas.
C’est quelqu’un qui joue à être une autre.
Tout le monde s’accorde à dire que c’est un belle langue, agréable à lire, une belle langue. Est-ce
le travail du traducteur ? La langue espagnole de Colombie? … Seule un lectrice avoue s’être
ennuyée.
On a l’impression que s’il l’avait publié de son vivant, il l’aurait sans doute retravaillé.
En cinq ans, l’île a beaucoup changé. Elle est devenue à la mode, s’est ouverte au tourisme avec
son lot de marinas, d’hôtels de luxe, où elle laisse la moitié de son salaire d’enseignante. C’est
peut-être aussi une des raisons pour lesquelles elle renonce à revenir dans l’île, ses amants d’un
soir, et emmène les ossements de sa mère.
On s’est interrogé sur le prénom de l’héroïne : Anna Magdalena. C’est aussi le prénom de la
seconde femme de Jean-Sébastien Bach et la dédicataire de certaines de ses œuvres. Comme elle,
elle est descendante d’une famille de musiciens. Comme elle, elle a des enfants qui sont des
musiciens reconnus. Ainsi, Garcia Marquez prend pour modèle la Maria-Magdalen Bach.
Certaines scènes du roman rappelle certains épisodes de sa vie.
On se pose la question du «Nous» du titre. Est-ce le nous des hommes qu’elle rencontre ? Ou le
nous de sa mère ? On penche plutôt pour le nous qu’elle forme avec sa mère.
Autre question, qu’aurait-il pu faire de plus ? Au départ, un recueil de nouvelles. Puis en se
développant un roman. Et ensuite une œuvre plus importante ? L’amour au temps de la maturité ?
Pour faire écho à «L’amour au temps du choléra».
On a apprécié la langue, la description du milieu tropical, les plantes. On sent la chaleur,
l’humidité.
AUTRES LECTURES
Paul Auster, «Baumgartner», son dernier roman, publié peu de temps avant son décès.
Une rencontre entre Paul Auster et Salman Rushdie.
De Ian McEwan «Leçons» : Une femme quitte son mari sans qu’on sache pourquoi. On enquête
sur le passé de chacun des deux personnages. Le mari a 15 ans prend des leçons de piano et va
vivre avec son professeur de 30 ans. Cette relation, traumatisante va le marquer à jamais.
«Le voyage de Darwin» écrit par un historien. Il relate les relations entre Darwin et le curé.
C’est très bien fait.
D’ Elif Shafak : «Soufi mon amour» auteur également de «bâtarde d’Istamboul».
De Emilie Frèche : «Les Amants du Lutetia». Un roman qui raconte ce que vit une jeune femme
dont les parents se sont suicidés dans une chambre de ce grand hôtel parisien.
Notre prochaine séance :
LUNDI 08 JUILLET 15.30
Ce que je sais de toi
ERIC CHACOUR
Pour l’année prochaine, notre rentrée se fera le Lundi 23 septembre, en semaine paire, en
alternance avec l’atelier de Françoise Lacoste.
Des livres proposés:
Un écrivain chinois, avant-garde de la littérature chinoise : YU HUA «Brothers». C’est un gros
pavé de 900 pages. C’est l’histoire de la Chine, de la Révolution Culturelle à l’ouverture sur
l’occident vu à travers la vie de deux frères.
Autres suggestions :
«’héritage des espions» de JOHN LE CARRE. C'est un roman nostalgique de l'époque où être
espion avait un sens. Le héros, invité à se présenter au bureau de l'espionnage britannique, va être
confronté aux méthodes du monde contemporain opposées à celui des années 70.
Du même auteur : «L’espion qui aimait les livres».
Pour notre prochain rendez-vous le 08 juillet :
ERIC CHACOUR est un écrivain égyptien, chrétien catholique né au Canada.
Son héros, Tarek, reprend le cabinet de médecin de son père. Il émigre au Québec pour cause
d’homosexualité.
Prix femina des lycéens 2023, Prix des libraires 2024.