Lectures Françoise

22/10/2024

CR de l’Atelier Lectures du lundi 30 Septembre 2024


Nous nous sommes retrouvés nombreux à ce premier atelier de l’année24/25. Toujours aussi heureux de partager nos lectures et d’accueillir de nouveaux participants.
Nous nous étions promis de relire Paul Auster décédé dans l’année.
Retour sur quelques titres :
« Baumgartner »son dernier roman nous a intéressés parce qu’il parle de la vieillesse venant…Comment ne pas se sentir concerné ?
«4321 »un pavé de 1200 pages qui n’a pas rebuté plusieurs d’entre nous. Une sorte d’inventaire de toutes les possibilités d’une vie : l’auteur y aborde de multiples sujets et les organise pour dérouler quatre vies différentes avec, en toile de fond, l’Histoire de l’Amérique. Le questionnement d’une vie à l’autre est toujours intéressant, le style fluide et jamais ennuyeux. Si vous avez peur de vous perdre, il est toujours possible de faire des fiches sur chacune des vies…
« Un livre qui met le possible, la variation du même, son dépliement, au centre du récit, qui fait de la machinerie du roman, son sujet même dans une mise en abîme absolue » Tiphaine Samoyault
Voilà une grande et belle lecture qu’il faut faire (avec un peu de temps devant soi ! )
« Chroniques d’hiver » régénère la forme habituelle de l’autobiographie. L’auteur interpelle son lecteur à la 2èmepers du sing (tu) pour que chacun fasse l’inventaire de ses blessures, de ses cicatrices, sur son corps qui porte les traces des différents accidents de la vie. Admirable !
« Excursions dans la zone intérieure » complète Chronique d’hiver en arpentant le paysage mental de son enfance, son imaginaire et l’environnement socioculturel des Etats Unis de la seconde moitié du XXème siècle.
« Brooklyn Folies » un homme vieillissant et malade revient à Brooklyn avec son neveu, et retrouve le goût de vivre et de faire le bien autour de lui. Il va même créer « l’Hôtel Existence »pour recueillir les âmes égarées. Une lecture réconfortante !
« LaTrilogie newyorkaise » : « La cité de verre », « Les revenants », « La chambre dérobée ». « Ces trois récits sont une seule et même histoire considérée à des stades différents de la conscience qu’il a pu en avoir » dira l’auteur. Ces romans abordent les thèmes de la fuite, de la disparition, du double, de la fidélité en amitié, en amour…
« L’invention de la solitude » : L’auteur ici dresse le portrait de son père, de sa relation avec lui. Et le lecteur remarque toutes les similitudes avec les personnages masculins de l’auteur…
Nous n’avons pas tout lu de l’œuvre de Paul Auster mais nous avons aimé y revenir.

NOS COUPS DE CŒURS

Ce que le fleuve doit à la plaine         Alain Lallemand    éd. Weyryich
Février2014 en Crimée. Cette région d’Ukraine, devenue « tranquille »après bien des remous accueille sans heurts différentes ethnies :cosaques, ukrainiens russophones, russes et tatars.
Ainsi de Kash le Tatar et Oleg l’Ukrainien, liés par une belle amitié,leur amour pour deux sœurs d’origine italienne et leur passioncommune pour les chevaux.
Leur inquiétude grandit quant à leur futur sort alors que les russes prennent subrepticement possession des institutions de la ville.
L’auteur ,écrivain et journaliste belge, a couvert ces évènements de 2014pour le journal francophone LE SOIR…

Lesmerveilles          Viola Ardone      éd. Albin Michel
Elba ,jeune fille de 15 ans vit auprès de sa mère dans un asile d’aliénés qu’elle appelle « le monde -à-moitié. »Elle y est née alors que sa mère était placée là parce que« folle », mais en réalité parce qu’elle« dérangeait » son mari volage… Et Elba, loin d’être « cinglée » pose sur son entourage un regard aiguisé souvent plein d’humour. Arrive un jeune psychiatre, qu’elle nommera « Le jeunot », décidé à changer les pratiques oppressives de l’établissement…
On retrouve ce thérapeute trente ans plus tard, fêtant seul ses 75 ans et se remémorant comment il a offert à Elba les moyens de changer de monde…

Ilaria     Gabriella Zalapi        éd. Zoé
Ses parents s’étant récemment séparés, Ilaria, 8 ans, vit en Suisse avec sa mère et sa sœur, tandis que leur père a rejoint Turin. Il se présente un jour pour « l’emmener en week-end »contrairement au déjeuner en famille prévu… Ce week-end durera…deux ans pendant lesquels Ilaria, devra s’adapter à de nombreuses situations inédites, réprimer son chagrin d’être séparée de sa mère, se détacher peu à peu de ce père à la fois aimé et redouté… et quitter l’enfance.

Wiilibald  Gabriella Zalapi    éd. Zoé
Mara est à la fois subjuguée et intriguée par un tableau qui trône depuis toujours dans le salon chez ses parents, tout autant que par l’histoire de l’aïeul dont sa mère l’a hérité. Car, juif contraint de fuir Vienne en 1938, il n’emportera vers le Brésil que cette toile pliée dans sa valise…
Lors d’un séjour chez sa mère, Mara découvre dans un grenier, les cahiers rédigés par ce Wiilibald énigmatique et tente au travers de ses lectures  de comprendre son curieux attachement à cette œuvre…

Jacaranda  Gaël Faye          Grasset      
Après« Petit Pays » qui retraçait le génocide au Rwanda en 1993,l’auteur s’attache dans ce nouveau récit, à reconstituer le parcours de sa famille maternelle sur quatre générations, et face àsa formidable envie de vivre, à témoigner du désir de résilience, de pardon, de réconciliation de la population.

Ces féroces soldats      Joël Egloff      éd. Buchet-Chastel
Histoire d’un « Malgré nous » alsacien, enrôlé de force dans la Wehrmacht lors de la dernière guerre, racontée par son fils. D’abord envoyé dans les Ardennes, il se retrouve sur le front russe comme nombre de ses camarades…

Houris       Kamel Daoud          Gallimard
L’auteur revient sur la guerre civile en Algérie des années 1990, « guerre honteuse », méconnue car une loi de 2005 interdit de la nommer, d’en parler. Kamel Daoud veut braver cette loi car selon lui « il ne peut y avoir de retour à la concorde, à la fraternité et la paix dans le silence ».
L’héroïne ,Aube, jeune algérienne, a survécu au massacre de sa famille. Elle est blessée et muette, affublée d’un affreux « sourire »,cicatrice de son égorgement raté mais parle « à l’intérieur » à la fille qu’elle porte ; elle veut comprendre et espérer…

Tu t’appelais Maria Schneider       Vanessa Schneider       éd.Grasset
L’auteure, jeune cousine de l’actrice, s’attache à montrer comment Maria, déjà malmenée dans sa famille pour le moins atypique, a été définitivement détruite par le tournage du film de Bertolucci ,l’impliquant, à son insu, dans une scène scandaleuse dont elle ne se remettra pas…

Madelaine avant l’aube      Sandrine Collette     éd. J. C. Lattès
Dans un petit hameau perdu vivent deux familles usées par leur vie rude, la misère et les exigences de leurs maîtres. Un jour, arrive Madelaine, petite orpheline affamée qu’ils vont recueillir pour la sauver. Et Madelaine n’a peur de rien ni de personne, n’a pas de limites et fait souffler dans ce hameau un air nouveau de liberté. Et tout va désormais changer pour tous.

Si c’est un homme   Primo Lévi     éd. Robert Laffont
Témoignage autobiographique de l’auteur sur sa vie dans le camp d’Auschwitz de février 1944 à janvier 1945, où il s’attache à montrer les horreurs et la déshumanisation systématique subies par les prisonniers.

L’insouciance      Karine Tuil         Gallimard
Dan ce nouveau roman, l’auteure dresse un tableau précis mais sans concession de notre société complexe qui malmène nos origines, notre diversité, notre histoire. En mêlant avec brio, le sort de quatre personnages, leur histoire personnelle  et l’environnement politique dans lequel ils évoluent, elle nous entraîne vers d’inévitables questionnements sur l’identité, la violence ambiante, le poids des médias, le communautarisme…

Le nageur Renaud Leblond     éd. J’ai lu
Ou l’histoire oubliée – mais très touchante- d’Alfred Nakache, juif de Constantine, champion de natation et de water-polo, survivant d’Auschwitz (-et de Buchenwald), où il fut déporté avec sa femme et sa fille.
Revenu seul des camps, il reprend les entraînements et les compétitions en espérant toujours le retour des siens…  

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